Le blog des Harpes Camac
Le Congrès mondial de la harpe, Cardiff : 5e jour !
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27 juillet, 2022
Ce fut une journée toute en contrastes pour l’équipe Camac, qui a démontré l’incroyable variété de la harpe en 2022 !
Nous avons commencé avec la présentation de notre harpe électrique augmentée : la création de “Orbis” a été l’objet de plusieurs résidences dans les studios du GIPSA-Lab à Grenoble. Il s’agit d’une collaboration entre le compositeur Arnaud Petit, la harpiste Ghislaine Petit-Volta, les spécialistes du signal James Leonard et Jérôme Villeneuve, autour de notre harpe équipée d’un convertisseur MIDI réalisé par Jean-Philippe Lambert. Orbis est un duo pour deux harpes, toutes deux jouées par Ghislaine ; la seconde harpe est une harpe virtuelle, modélisée dans l’ordinateur de James Leonard. Le jeu de Ghislaine sur la harpe physique MIDI déclenche la harpe virtuelle, formant un contrepoint complexe et précis de sons de harpe, de voix/narratifs et de lumières. « Nous pouvons exploiter pleinement toutes les caractéristiques de la harpe augmentée en termes de données », explique James Leonard, « Le système détecte quelle corde est pincée, avec quelle dynamique.. On peut ainsi combiner la technologie et la musique en respectant l’héritage de la harpe en tant qu’instrument.” Le concert a été suivi d’un atelier pour découvrir la harpe MIDI, actuellement le seul instrument au monde offrant de telles fonctionnalités.
A propos de l’héritage de la harpe : Isabelle Perrin a donné une conférence sur le son et la technique française. Elle a rencontré un tel succès que si vous n’avez pas pu entrer, ne vous inquiétez pas, la conférence sera donnée à nouveau demain ! La clarté, l’élégance, la simplicité et une souplesse naturelle et non forcée ont été les points clés développés par Isabelle, ainsi que de nombreuses indications claires sur la manière de les obtenir.
Dans l’un des contrastes spectaculaires de la journée, nous sommes passés de la conférence d’Isabelle Perrin à la performance d’Hélène Breschand qui – une fois encore – a été un moment de grande intensité suspendu dans le temps. La musique a commencé en coulisses, avant qu’Hélène n’apparaisse lentement, poussant la harpe en jouant en même temps. Nous avons eu la chance d’écouter les propres compositions d’Hélène, entre autres le célèbre « Minotaure » (que vous pouvez également retrouver en ligne ici pour Les Jeudis de la Harpe) et « Le 7e sceau ».
Le splendide Carne Foyer du Royal Welsh College of Music and Drama accueillait le swing manouche de Christine et Thierry Lutz – puis Ben Creighton Griffiths, plus tard dans la journée, avec son formidable Transatlantic Hot Club. Ben, Adrien Chevalier (violon) et Don Sweeney (basse) ont interprété un ensemble de standards dans la tradition de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, dont un magnifique La Vie en Rose (vous pouvez également entendre Ben interpréter ce morceau en solo sur… Les Jeudis de la Harpe).
En effet, les amateurs de jazz ont eu l’embarras du choix aujourd’hui. Comme toujours, Park Stickney a réussi à être à la fois impressionnant et hilarant ; son Cubik’s Rube restera dans les mémoires de ceux qui ont eu la chance d’y assister. Arrivé à la fin de la pièce, il avait résolu le Rubik’s cube. A moins que ce ne soit le contraire : une fois le Rubik’s cube résolu, la pièce était terminée… Park a également révélé le potentiel jazz de la Sonate d’Hindemith (aucune quinte parallèle n’a été blessée dans le processus), et a créé un chœur de spectateurs enthousiastes sur le thème de la fin d’un doctorat.
Le soir, trois autres légendes de la harpe de jazz étaient sur scène : Rossitza Milevska avec le batteur Cédric Le Donne ; Pia Salvia avec Noam Israeli ; et Amanda Whiting en trio avec Mark O’Connor (batterie) et Aidan Thorne (basse). Tous ont reçu une ovation typique de l’atmosphère chaleureuse et enthousiaste de ce Congrès. Il y a un vrai sentiment de joie que l’événement ait finalement pu avoir lieu, et une énorme reconnaissance pour tous ces fantastiques harpistes qui osent jouer devant… un public composé presque exclusivement d’autres harpistes.
Aucune journée de congrès ne serait complète sans le Happy hour de Camac et aujourd’hui, nous avons été ravis d’accueillir Leonard Jacome, qui jouait cette fois sur la llanera acoustique, laissant de côté la llanera électrique sur laquelle il s’était produit la veille.
Au St-David’s Hall, le concert du soir était consacré à des concertos atypiques, sous la direction de Sylvain Blassel. Félicitations à tous les solistes : Mercedes Gomez et Lucrecia Jancsa (harpes) et Cai Charles (guitare) dans “Dos Dalias », concerto pour 2 harpes, guitare et orchestre de Garardo Tamez ; Liucilė Vilimaitė dans son propre et évocateur « Grass Snakes » ; Emily Mitchell dans “YiJing”, concerto pour harpe et orchestre de chambre de Gary Shocker ; Catriona McKay et Chris Stout dans le dynamique et profondément évocateur “Seavaigers” pour harpe et violon traditionnel de Sally Beamish (joué en présence de la compositrice, par chance toujours à Cardiff après la création de “Hive” le dimanche soir) ; et enfin Gabriella Dall’Olio dans “Másceras”, le concerto pour harpe d’Arturo Marquez.
Et si cela ne suffit pas à vous convaincre de tout ce dont la harpe du 21e siècle est capable, nous vous laissons avec un petit extrait de la façon dont s’est clôturé la soirée.