Le blog des Harpes Camac
Congrès Mondial de la Harpe 2017, Hong Kong : mardi 11 juillet
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11 juillet, 2017
Est-ce qu’on vous a déjà conseillé de détendre vos cordes, par exemple avant un long voyage ? Cette idée revient souvent sur les forums ou réseaux sociaux, mais en réalité il n’y a pas grand chose de pire pour votre harpe. Afin de connaître au mieux votre instrument, le meilleur moyen est de suivre les diverses séances animées par votre technicien dès que vous le pouvez ! Vous pourrez ainsi mieux appréhender le fonctionnement de votre harpe et vous fier à vos connaissances et non aux rumeurs.
Le Congrès Mondial de la Harpe à Hong Kong a très judicieusement organisé de telles séances présentées par la plupart des luthiers présents. Et ce sera notre tour demain ! De bonne heure et de bonne humeur, notre technicienne aux Etats-Unis et Australasie, Liza Jensen, animera un atelier à 9h15 sur la construction de nos harpes. Vous pourrez y découvrir pourquoi nos instruments sont plus légers, plus solides, plus faciles à régler, pourquoi vous ne vivrez jamais le cauchemar d’une tringle qui casse juste avant un concert, et bien d’autres choses.
Deborah Henson-Conant est aussi ici, à Hong Kong (elle fera une apparition lors de la « Pop and Jazz Night » mercredi !). Elle a publié un excellent livre : « Gurl’s Guide to Amplification » . Ce guide clair et sympathique a pour but de donner plus de clés au harpiste en expliquant la base de l’amplification. Ce livre n’est pas très long à lire et il peut vous rendre la vie bien plus facile à l’avenir. Les séances animées par nos techniciens suivent la même philosophie ! Dans notre exposition au Congrès Mondial, nous avons un salon spécialement dédié aux harpes électriques. L’équipe Camac sera ravie d’échanger avec vous autour de ces questions d’amplification pendant toute la durée du Congrès.
Aujourd’hui, nous aurons aussi la joie d’écouter deux grands noms de la harpe classique française : Chantal Mathieu et Sylvain Blassel. Chantal, Veronika Lemishenko et Sakuya Koda (soprano) donneront un concert en hommage à Jean-Michel Damase.
Chantal Mathieu n’avait que dix ans lorsqu’elle a rencontré Damase chez Jacqueline Borot. Quelques années plus tard, elle a reçu son Premier Prix du Conservatoire de Paris en interprétant la Sicilienne Variée que Damase venait tout juste de composer. Elle a également joué dans des orchestres qu’il dirigeait et Damase l’a même accompagnée au piano sur les Danses de Debussy à Moscou. Nous attendons avec une grande impatience d’entendre son programme comprenant la Sicilienne Variée, Aubade, la Sonatine pour deux harpes et Epigrammes et Madrigaux, une série de neuf mélodies pour voix et harpe que Chantal avait commandée en 2004.
Même si vous n’êtes pas à Hong Kong, vous pouvez écouter Chantal à tout moment du jour et de la nuit sur notre vidéo de présentation de la Canopée ! C’est un honneur pour nous qu’elle ait accepté de jouer pour le lancement de notre nouvel instrument.
Après le concert en hommage à Damase, Sylvain Blassel interprétera un de ces programmes dédiés à Liszt pour lesquels il est devenu à juste titre si reconnu. La dernière fois que j’ai entendu ce programme, au Princeton Harp Festival, cela a été pour moi l’une des expériences musicales les plus profondes que j’ai jamais vécue. Hormis l’intelligence technique de Sylvain, donnant une toute nouvelle dimension à l’interprétation de transcriptions à la harpe, j’ai aussi beaucoup apprécié la clarté et l’audace de sa musicalité. A Princeton, il avait également donné une conférence sur la notion d' »interprétation authentique ». Il est important de réfléchir de manière critique en musique, comme dans toute forme d’art. Lorsqu’on voit un grand musicien jouer, ce n’est pas l’habileté de sa technique et le respect parfait du texte qui nous séduisent. Non, c’est le sens derrière chaque note, l’ordre, la compréhension de la pièce dans son intégralité en tant qu’oeuvre de musique, oeuvre d’une époque, oeuvre d’un compositeur.
Cet après-midi, nous apprécierons un nouveau concert « Asian Highlight » consacré cette fois-ci à l’Indonésie et au Japon. Heidi Awuy, notre partenaire en Indonésie, et son ensemble de harpes interpréteront de la musique indonésienne à la harpe. Heidi écrit : « C’est une association intéressante, en particulier lorsque la harpe joue les musiques de gamelan ou keroncong qui sont bien connues du public qui s’intéressent aux instruments traditionnels. » Ensuite, Gabriella Dall’Olio fera une nouvelle apparition (elle avait magnifiquement interprété la Sonatina de Ginastera lundi), cette fois-ci avec Sara Sìmari pour aborder le thème « The Harp in the Kingdom of Naples: from Street Musicians to Celebrated Virtuosos ».
Dans la soirée, nous nous rendrons au Hong Kong Cultural Centre Concert Hall, pour le « World Harp Congress Gala Concerto Concert ». En temps habituel, il est compliqué d’entendre quatre concertos pour harpe dans une même année, alors quatre en une seule soirée, c’est inespéré. Qui plus est, ce seront toutes des œuvres que nous n’avons pas souvent l’occasion d’entendre ! D’abord, Anneleen Lenaerts interprétera le Concerto pour Harpe Op. 129 de Joseph Jongen, une très belle pièce romantique, étrangement peu jouée, que vous pouvez également écouter sur le CD consacré aux Concertos pour Harpe qu’Anneleen a enregistré avec le Philharmonique de Bruxelles. Ensuite, Florence Sitruk donnera en première mondiale le Concerto pour Harpe de Detlev Glanert. Il fait référence aux traditions mythologiques de la harpe en trois mouvements inspirés par la Grèce Antique.
Puis, Xiaotang Gao jouera également en première mondiale « The Road » de Qing Yang. Il ne s’agit pas là simplement d’une nouvelle oeuvre, mais également d’une nouvelle perspective pour le konghou, la « première rencontre connue entre cet instrument et le violoncelle (Artem Konstantinov), la contrebasse (Andrea Pino) et le cajón (Simon Williams) » comme expliqué dans les notes du programme. Finalement, Baltazar Juárez et Nicolas Tulliez interpréteront le « Concerto Neoclásico » composé par Manuel Moreno-Buendía en 1994. Composée à l’origine pour harpe, marimba et cordes, cette oeuvre a été réécrite par Moreno-Buendía en 2007, pour deux harpes et cordes.
Quel programme ! Et après tout cela, nous nous dirigerons vers Grappa’s Cellar pour écouter à nouveau Cristina Braga, Ricardo Medeiros et Antonia Medeiros, mais cette fois en quartet avec Nate Wong aux percussions !