Le blog des Harpes Camac
Week-end Camac à Saint-Louis : entre pédagogie et création
Actualités
24 février, 2020
Le week-end du 21 et 22 mars prochain, nous serons ravis de présenter le travail de Caroline Grandhomme au Conservatoire à Rayonnement Communal de musique et de danse de Saint-Louis. Au programme de ce week-end de harpe, une série de concepts pédagogiques particulièrement bien pensés – offrant ainsi aux étudiants de toute la région alsacienne une formation précieuse pour la suite de leur parcours. « Je souhaite que ce week-end soit ouvert à tous les étudiants en musique, quel que soit leur niveau – et pas seulement aux harpistes ! », explique Caroline avant de poursuivre, « j’aimerais également que chaque participant s’amuse, soit inspiré et apprenne des choses qu’il pourra approfondir par la suite. »
Lorsque Caroline nous a proposé de prendre part à son projet, elle avait déjà en tête le nom de son invité : « François Pernel, sans l’ombre d’un doute », nous a-t-elle précisé. « Je ne le connaissais pas personnellement, mais j’admirais depuis longtemps son travail. Sa façon d’enseigner intègre beaucoup la tradition orale, ce qui modifie complètement l’apprentissage. Les élèves qui découvrent cette méthode, très différente des cours fondamentalement classiques qu’ils suivent, en tirent un grand bénéfice, bouleversant ainsi leur tendance à concentrer toute leur énergie sur la lecture de leur partition, au point d’oublier à quel point l’écoute est importante. Or, si l’on n’écoute pas attentivement ce que l’on joue, impossible d’avoir un bon sens du rythme – la base de la musique -, de comprendre la musique, ou… d’écouter les autres, pour jouer ensemble. C’est d’ailleurs la première chose que j’ai demandée à François : animer un workshop sur le jeu à l’oreille. Celui-ci aura lieu le samedi matin pour les élèves de tous âges et tous niveaux. »
« Il y a une autre raison pour laquelle je souhaitais inviter François », poursuit Caroline, « je savais qu’il avait écrit un conte musical : Les aventures d’un petit cochon de ferme. J’adore les contes musicaux, parce qu’à travers eux, les élèves découvrent tellement de nouvelles expériences : monter sur scène – un excellent moyen d’améliorer l’ensemble de ses performances -, apprendre des dialogues, en plus de ses parties de harpe, réussir à transmettre un sens de la comédie au public, créer puis porter des costumes… le tout, en travaillant main dans la main avec les autres. Les enfants apprennent ainsi qu’en travaillant ensemble pour un même objectif, la réussite, lorsqu’elle arrive, est encore meilleure. François a d’ailleurs écrit son conte pour un ensemble de harpes, violons, percussions et choeur d’enfants. De ce fait, d’autres départements du Conservatoire ont rejoint l’aventure, et nos jeunes harpistes ont pu constater qu’ils n’étaient pas condamnés à jouer uniquement entre eux, impression que la harpe peut parfois donner.
Je pense également que c’est une chance que des élèves rencontrent le compositeur d’une oeuvre et qu’ils l’étudient avec lui. L’impact sur eux est très positif, c’est très stimulant. Bien sûr, dans le cadre de ce projet, j’aurai déjà travaillé cette pièce avec mes élèves, mais lorsque François arrivera, il soulignera de nouvelles choses. Les jeunes croient que leur professeur détient la vérité. Grâce à ce projet avec le compositeur, ils découvriront qu’il n’existe pas un seul discours. En grandissant, ils découvrent que tout n’est pas noir ou blanc, et que la musique possède différents niveaux d’émotions d’une infinie richesse.
A ce propos, nous sommes tous impatients d’assister au concert que donnera François en personne, le samedi soir. Le public sera ébloui – jusqu’à en avoir le souffle coupé – par son incomparable originalité musicale qui réussit à montrer tout ce dont la harpe est capable ! ».
Après la matinée de travail animée par François le 21 mars, et avant la répétition générale pour le grand final du dimanche, Caroline a pris soin d’inclure au programme une conférence de Philippe Villa, professeur au Conservatoire de Nancy, qui a été le premier enseignant de nombreux harpistes français, aujourd’hui reconnus. Philippe est autant aimé que respecté, et Camac a eu le plaisir de travailler avec lui en 2015, pour la dixième édition du Festival Camac.
Caroline Grandhomme a souhaité que Philippe Villa présente aux étudiants de Saint-Louis sa méthode de harpe, qu’il a récemment publiée. Elle comprend notamment une section sur la gestion du stress, qui sera également l’objet de sa conférence, le samedi après-midi. Tout le monde peut, un jour, être confronté au stress provoqué par la scène, quel que soit son âge ou son niveau. A ce titre, cette conférence, tout comme le reste de ce weekend, sera ouverte à tous.
Pierre Le Levier sera également présent dans le cadre de l’exposition itinérante des Harpes Camac. Il donnera à cette occasion une courte présentation de la fabrication des harpes Camac et l’histoire de notre société. « Je pense qu’il est important d’offrir, surtout aux parents, la chance de comprendre comment les harpes de leurs enfants sont fabriquées, et qu’ils puissent poser des questions sur le sujet », souligne Caroline.
Enseignante passionnée et attentionnée, Caroline a récemment confirmé son engagement pédagogique en réussissant le concours administratif d’assistant territorial d’enseignement artistique. Très active sur scène – en tant que soliste (concertos: Haendel, Mozart, Reinecke, Debussy…) avec les orchestres de la région Alsace / Basel / Baden-Württemberg -, elle l’est également en studio puisqu’elle a sorti deux albums l’année dernière. Le 1er album en trio “Trio Aster Cantabile”: mezzo soprano (Valérie Berne), violoncelle (François Berne) et harpe a été financé grâce à un financement participatif. Le succès de la campagne fut si grand, que Caroline et son collègue, le violoncelliste François Berne, ont pu également enregistrer un CD en duo “Duo Mélopée”. Les arrangements aussi inattendus que magnifiques et virtuoses de ces deux productions sauront vous inspirer. Leurs répertoires vont de Henry Purcell à William Gomez en passant par des Lieder de Richard Strauss et Franz Schubert, Nadia Boulanger, Sergueï Taneyev, Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Joachin Nin et même le Lacrimoso du Stabat Mater de Haydn.
Depuis octobre dernier, Caroline s’implique également dans un autre genre de création musicale, de plus en plus sous les projecteurs grâce aux bénéfices qu’elle procure : « Je joue régulièrement dans un grand hôpital à Mulhouse », explique-t-elle. « Je joue dans différents services de l’hôpital, pour le personnel mais aussi pour les patients. Leur réaction est incroyable, elle me fait vraiment ressentir à quel point la musique a un pouvoir, des effets sur le corps mais aussi sur l’esprit. Les équipes médicales sont plus détendues, elles ont plus d’énergie et se concentrent mieux sur leurs patients. Quant à ces derniers, ils peuvent, l’espace d’un instant, penser à autre chose qu’à leur maladie, ce qui, je l’espère, allège leurs souffrances. Ce travail est pour moi une grande source d’humilité, parce qu’aider les autres de cette façon, correspond à ce que je considère être l’essence de la musique. »
Entrée gratuite pour l’intégralité des évènements organisés par Caroline dans le cadre de ce week-end de harpe à Saint-Louis. Vous pouvez réserver vos places dès à présent via le formulaire d’inscription en ligne sur l’agenda Camac et accessible ici.