Le blog des Harpes Camac
Singapour Harpfest, une sixième édition réussie
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17 septembre, 2019
Pour la sixième édition du Harpfest, Katryna Tan et Loh Jia Hui, du Rave Harps Singapour, nous ont fait l’amitié de suivre pour nous l’évènement, qui, de l’avis général était particulièrement réussi, avec, comme l’ont suggéré les festivaliers, “une grande créativité, beaucoup d’ouverture et une touche de magie”.
Ce succès est d’autant plus remarquable qu’il y a 15 ans, la population harpistique était tout simplement inexistante à Singapour. Elle est aujourd’hui devenue florissante et une immense source d’inspiration pour nous tous. Le Harpfest VI en est la preuve, lisez plutôt !
Jour 1
Le concert inaugural du festival a réuni des harpistes de tous niveaux, avec comme fil rouge l’idée de la progression, des premières leçons de harpe jusqu’à l’entrée dans le monde professionnel.
Des formations de chambre, où les plus jeunes harpistes étaient âgés de 5 ans, ont ainsi ouvert le bal. Ces groupes étaient les lauréats du “Rave Harps prestige award”, un concours unique en son genre, dont le fonctionnement colle parfaitement à la philosophie du Rave Harps – l’école de Katryna à Singapour et en Malaisie. En motivant les élèves à concourir dans les catégories “soliste” et “musique de chambre”, cette compétition tente d’éviter aux élèves d’accumuler des lacunes dans certains répertoires, lacunes qui sont souvent inévitables lorsque l’on prépare un examen de musique plus conventionnel.
Cette session d’ouverture a été clôturée par Eric Watson qui a offert au public la première mondiale de son nouveau concerto “Winged Messenger” (Le messager ailé), spécialement écrit pour Katryna Tan.
La fondatrice de Rave Harps a également interprété un nouveau morceau de Phang Kok Jun où l’influence de l’Asie du sud-est – comme dans la nouvelle composition de Watson – était très présente, grâce à l’utilisation d’instruments orientaux tels que le Dizi (une flûte chinoise) et le Sheng (orgue à bouche chinois). Un autre morceau de Phang Kok Jun, “Pelog fantasy”, inspiré par le Gamelan, musique traditionnelle de Java et Bali, fut interprété par Viva Rave, un ensemble singapourien professionnel de harpes, qui a également interprété “Golden Orb” d’Eric Watson.
Jour 2
La deuxième journée a commencé par un atelier pour adultes et harpistes confirmés. Des groupes de Tasmanie, d’Indonésie et de Singapour ont pu jouer ensemble et partager leurs plus belles réussites de harpistes et… leurs plus grands défis.
L’équipe du Harpfest nous a raconté combien cette session était émouvante : “Nous avons entendu des récits sincères, des personnes qui décrivaient comment et pourquoi elles avaient décidé de jouer de la harpe, les obstacles sur leur route, la richesse qu’ils en ont tirée, entre nouvelles amitiés et découverte d’un courage dont ils n’avaient pas idée. Des participants ont même confié qu’ils avaient constaté une amélioration de leur arthrose des doigts grâce à leur pratique de la harpe ! De nombreux auditeurs nous ont dit que ces échanges leur avaient donné envie d’apprendre à jouer de cet instrument !”
Un des points d’orgue de cette deuxième journée fut le récital de Sylvain Blassel. Son concert a enchanté les participants du Harpfest et le public, leur donnant hâte de le retrouver le lendemain dans sa masterclasse.
Les festivaliers ont également pu assister à un concours basé sur les compositeurs harpistes légendaires. Tout harpiste connaît les noms de Grandjany, Renié, Hasselmans et Salzedo. Mais les entendre joués par des musiciens venant du monde entier leur donne une nouvelle force. Les candidats avaient été sélectionnés en amont afin que les finalistes puissent se produire à Singapour. Une nouvelle occasion de nouer de nombreux liens d’amitié !
Un autre temps fort fut le concert des lauréat d’un concours de composition ouvert aux harpistes âgés de 4 à 20 ans. Leurs créations furent tout simplement époustouflantes (la preuve dans ces vidéos du début du concert, disponibles sur la page Facebook de Rave Harps). Katryna est d’ailleurs très optimiste sur l’avenir de notre répertoire : “Il y a visiblement une nouvelle génération montante de compositeurs pour la harpe !”.
L’événement le plus original a sans doute été le “harp flash mob”. L’entreprise était particulièrement excitante, puisque toute répétition était impossible ! Un groupe d’une quarantaine d’adultes a ouvert les festivités, dirigé par Katryna Tana et les professeurs de harpe de la région, pour jouer ensemble un medley basé sur 万水千山总是情, une chanson chinoise parlant d’amitié. Les interprètes, comme le public, ont été très émus et impressionnés par le niveau de jeu de ces musiciens qui avaient pourtant appris la harpe sur le tard.
80 jeunes harpistes ont ensuite poursuivi l’expérience en interprétant un autre medley de musique – cette fois-ci de Singapour – mené par le Viva Rave Ensemble, sur une musique arrangée par un de ses membres, Charmaine Teo. Pour l’équipe du festival, “Rassembler autant de monde, enseignants, harpistes adultes et plus jeunes – certains avaient 4 ans -, des débutants, des confirmés, des professionnels, était un moment de joie incroyable” !
Pour le dernier jour du Harpfest, Jakez François, le Président de Camac, a donné une conférence sur l’histoire de la harpe, un voyage dans le temps depuis l’invention de l’instrument jusqu’à nos jours. Il a également pris soin d’expliquer comment les harpes modernes étaient construites, sans oublier de dévoiler quelques anecdotes sur les dessous de notre collection de harpes historiques.
En cloture, cette dernière journée offre, comme dans chaque édition, la création la plus attendue du festival : sa comédie musicale de harpe. Au fil des ans, l’événement est tout simplement devenu un incontournable. Qu’on y assiste pour la première fois ou non, ces spectacles sont toujours un pur bonheur. Cette année, la création 2019 s’intitulait “Legends of the Harp” (Légendes de la Harpe), une intrigue imaginée par Katryna et mise en musique par Julian Wong. L’histoire raconte comment quatre personnages légendaires liés au monde de la harpe – Jack et le haricot magique, Harpo Marx, le Roi David et le Dieu irlandais Dagda, sauvent le monde d’un terrible géant.
Fidèles à ses créations passées, Katryna a offert, une fois encore, une mise en scène éblouissante avec un jeu de lumières, des costumes, un maquillage, des changements de décors (incluant des harpes), des musiciens jouant sans partition, qui ont fait de ce spectacle un émerveillement de chaque instant et dont le souvenir nous accompagnera longtemps.
Dans le public, Sylvain Blassel était enthousiaste : “Je n’ai jamais été aussi touché, du début à la fin, par un concert de harpes. Et encore moins s’agissant d’un ensemble de harpes… les musiciens étaient très jeunes et pourtant incroyablement professionnels. Ils m’ont donné l’impression d’avoir déjà joué ce spectacle au moins une centaine de fois ! Tout était parfaitement ajusté. Je peux vous dire qu’à la fin j’ai applaudi “Legends of the Harp” avec une immense joie !”.
Et pour vous donner une idée plus précise de la magie entourant ce spectacle, n’hésitez pas à parcourir sous cet article la galerie photos du festival. Nous publierons également bientôt une vidéo de la comédie musicale sur le blog Camac, votre portail sur l’actualité de la harpe en France et à travers le monde. Alors restons connecté.e.s !