Le blog des Harpes Camac
Premier enregistrement de notre Canopée
À la une
14 juin, 2018
Canopée, notre harpe Grand Concert toute en marqueterie, vient pour la première fois d’être jouée pour un enregistrement, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’un disque d’Isabelle Perrin et de la prodige russe Alisa Sadikova. Leur nouvel album (chez Continuo Classics CC777.730 / 3770000059304) est dédié à la musique française et russe : Balakirev, Shostakovich, Glinka, Prokofiev, Walter-Kühne… et Renié, Tournier, Debussy et Bochsa.
Dès le XVIIIe siècle, la Grande Catherine a permis à la Russie de devenir un acteur culturel majeur en soutenant les arts et l’éducation. Au XIXe siècle, la musique russe avait atteint la même notoriété que sa littérature. Glinka, en particulier, a instauré une musique classique russe utilisant les formes occidentales sans jamais se contenter de les imiter. Son héritage a perduré grâce au Groupe des Cinq, imposant la musique nationale russe comme partie intégrante du canon classique.
Paris (ainsi que Vienne) était également une ruche culturelle et les interactions entre les différents hauts-lieux culturels étaient importantes. Les Russes, comme Stravinsky, Prokofiev, le peintre Marc Chagall ou Sergei Diaghilev (fondateur du Ballet Russe), venaient profiter de tout ce que Paris avait à leur offrir. L’Exposition Universelle à Paris en 1889 a également permis de faire connaître la musique du Groupe des Cinq aux compositeurs français lors d’une série de concerts dirigés par Rimsky-Korsakov (cette expérience a d’ailleurs fait forte impression sur le jeune Ravel, alors âgé de 14 ans, et sur son collègue Debussy).
De plus, au XVIIIe et au XIXe siècles, la harpe rivalisait avec le piano. Sébastien Erard, à Paris, était un fabricant majeur de ces deux instruments et ses innovations restent inégalées à ce jour, qu’il s’agisse de la harpe à double-mouvement ou du piano à double échappement. La branche parisienne de l’entreprise Erard a vendu bon nombre de harpes en Russie et Pierre Erard a même envisagé d’ouvrir une succursale à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Le disque d’Isabelle et Alisa nous plonge dans l’âge d’or du répertoire et des échanges franco-russes au travers de pièces pour harpe et de transcriptions d’œuvres pour piano, à deux ou quatre mains.