Le blog des Harpes Camac
La harpe au sein de l’orchestre, Vol. 1
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16 décembre, 2020
Elisabeth Colard, ancienne harpiste solo de l’orchestre d’Euskadi San Sebastian (pendant 36 ans), et ancienne professeur de transcription et de répertoire d’orchestre à Musikene (pendant 15 ans), a publié le premier volume de sa nouvelle série de recueils de traits d’orchestre pour harpistes. Voici un outil précieux pour tout futur harpiste professionnel ou débutant dans le métier. En effet, il contient des extraits peu documentés dans d’autres ouvrages (La Mer, Bohème, Manon Lescaut, Mort et Transfiguration), ainsi que des conseils détaillés.
« Au cours de mes quinze années d’expérience dans l’enseignement, j’ai constaté qu’il ne fallait pas sous-estimer la préparation orchestrale », explique Elisabeth. « Les étudiants ont beaucoup d’autres matières à étudier, et l’échéance à laquelle ce répertoire spécifique leur sera utile peut leur paraitre encore lointaine. Cependant, la plupart des auditions d’orchestre sont annoncées avec un délai si court qu’il n’est pas réaliste d’apprendre tous les traits au dernier moment, sans compter que vous pouvez être appelé à la dernière minute pour un remplacement. Plus tôt vous aurez étudié ces traits, plus vous serez en mesure de gérer ces situations. Vous augmenterez ainsi vos chances de décrocher un poste et d’acquérir une réputation de fiabilité lors des remplacements.
Un aspect qui est particulièrement sous-estimé, c’est l’étude de la partie de harpe dans le contexte de l’ensemble de l’œuvre. Lors d’une audition, vous voyez immédiatement si quelqu’un connait réellement l’œuvre et peut chanter les références mélodiques dans sa tête ou s’il n’a préparé que la partie de harpe. Une fois l’audition réussie, vous devrez également bien comprendre le contexte afin d’éviter les mauvaises surprises !
Dans mon livre de traits d’orchestre, je donne autant d’explications que possible. Par exemple, j’ai inclus de nombreuses indications mélodiques, j’ai mentionné des passages périlleux, j’ai discuté différents placements rythmiques d’accords arpégés, et j’ai précisé les tempi habituels là où aucune indication métronomique n’est donnée par le compositeur ou que celle qui est indiquée ne correspond plus à la réalité.
Heureusement, il est beaucoup plus facile d’étudier ce sujet de nos jours. Les harpistes de ma génération se souviennent tous d’être allés à la bibliothèque pour consulter les partitions d’orchestre, et/ou d’avoir acheté les enregistrements. Aujourd’hui, tout est tellement plus simple : écouter la pièce, se procurer les partitions sur l’IMSLP (International Music Score Library Project) et même, plus généralement, regarder une vidéo où il est toujours intéressant de voir le chef d’orchestre pour comprendre comment il aborde tel ou tel passage , ainsi que de comparer différentes interprétations . Mais rien n’a changé en ce qui concerne le temps dont vous disposez pour le faire, et je ne saurais trop insister sur ce point : apprenez la littérature la plus difficile pendant que vous êtes encore au conservatoire. Plus tard, vous serez heureux de l’avoir fait !
L’expérience est primordiale pour tenir le poste de harpiste dans l’orchestre. Ayant moi-même acquis cette expérience, j’ai voulu aider en la transmettant. Le deuxième volume de la série comprendra des pièces à deux ou plusieurs parties de harpe, car c’est un autre sujet que nous n’avons pas toujours l’occasion d’étudier à l’avance ».
La harpe au sein de l’orchestre, Vol. 1, est maintenant disponible sur la boutique en ligne de Camac.