De nouveaux horizons pour la harpe avec Frédéric Bougouin

À la une

12 janvier, 2023

« Alan Stivell, Myrdhin et Rüdiger Oppermann ont tout changé « , se souvient Frédéric Bougouin. « Quand j’ai commencé la harpe, enfant, personne ne parlait vraiment de la petite harpe, et j’ai plutôt passé une partie de mon adolescence à jouer de la guitare dans des groupes de rock. Mais comme beaucoup de harpistes de ma génération, j’ai été très influencé par Renaissance de la harpe celtique de Stivell, plus tard par Courir le Guilledou et Harp In Aquarius de Myrdhin… La fusion avec le rock et le blues d’Oppermann aussi. J’ai été époustouflé lorsque j’ai entendu ces artistes. Les sons étaient magiques, ils me transportaient dans un autre monde. Je jouais déjà sur une harpe cordes nylon mais Je devais me mettre au métal, c’était pour moi une évidence! Camac m’a fabriqué une harpe à cordes métalliques au début des années 90, je suis heureux de le dire. Ce qui a transformé mon jeu, car pour pouvoir jouer des deux types de cordes, je décidais de développer une technique avec des ongles à la main droite et sans ongles à la main gauche.”

Ce ne sont pas seulement les couleurs contrastées des cordes en métal et en nylon qui font ressortir la musique de Frédéric. « Je ne suis vraiment pas prédisposé à un seul type de musique », explique-t-il. « Je suis un grand fan de Purcell, de musiques anciennes et classique mais aussi d’ACDC, Led Zeppelin, Pink Floyd… Certaines de mes musiques s’inspirent des sons de guitares électriques que j’essayais de reproduire avec ma harpe, comme « ElectricStar ». Je peux apprécier le jazz, le rock, Stravinsky… J’ai toujours dévoré la variété de la musique. Quand j’étais très jeune, mes parents m’ont fait écouter un groupe sud-américain et je me souviens encore de l’exaltation de découvrir un autre nouveau type d’expression musicale, et de l’incorporer à ma propre musique. »

Le 28 janvier à l’Espace Camac de Paris, Frédéric présentera la musique de son dernier album, « EllesSeules« . EllesSeules rassemble certaines des compositions préférées de l’artiste tout au long de sa carrière et, comme son titre l’indique (« Elles Seules »), recrée son œuvre unique sur trois harpes seulement : « Je voulais combiner l’électro-harpe, la harpe à cordes de nylon et la harpe à cordes de métal parce qu’elles nous emmènent chacune dans des mondes complètement différents. C’est un album sur les harpes, pas sur la harpe. Les harpes sont si variées à travers le monde, tout comme leurs sons. J’ai pensé que je pouvais distiller une partie de cela dans une auto-production. La particularité de cet album est que tous les sons qui le composent proviennent de mes harpes, de leurs cordes, leurs corps aussi avec leurs possibilités percussives.

EllesSeules n’est pas seulement éclectique : il est surprenant. En écoutant Ozone N’Fré, un morceau aux puissantes influences africaines, si vous ne saviez pas qu’il s’agit de harpe , vous ne pourriez pas forcément le deviner. « Ne vous méprenez pas, j’aime beaucoup l’interprétation directe », dit Frédéric. « L’attaque directe d’une harpe est irremplaçable – on peut la modéliser, mais ce n’est jamais pareil, je ne le pense pas en tout cas. Les sons de harpe très naturels constituent donc une grande partie d’EllesSeules. Mais j’essaie de les combiner avec des sons très trafiqués, bidouillés… et le public peut alors découvrir la harpe d’une manière qu’il n’avait jamais imaginée auparavant. J’essaie toujours non seulement d’emmener le public dans un voyage varié, mais aussi de le surprendre. Le voyage est une question de découverte, n’est-ce pas ? Si je peux prendre les auditeurs par surprise et qu’ils sont prêts à se laisser prendre, c’est bien. »

Le spectacle de Frédéric à L’Espace Camac commencera à 18h30, et vous aurez la chance de rencontrer l’artiste et de vous procurer un CD dédicacé également ! Les places sont gratuites, mais il est indispensable de réserver vos places ici,  ou en contactant Olivier et Laurent par email à [email protected] ou par téléphone au 01 40 40 08 40.